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sœurs bénédictines

  • LES SŒURS BENEDICTINES PENDANT L’OCCUPATION ONT ACCUEILLIS ET PROTEGES

    Durant toute l’occupation, les sœurs bénédictines ont vécu dans leur monastére, sauf entre Juin et Août 1940 durant l’exode où elles ont dû fuir Vanves et rejoindre Limoges par un train de nuit, puis Aurillac pour arriver dans une propriété disposant d’un château appartenant à une amie d’une amie de sœur Scholastique, Mme Deligny, où elles ont vécu dans une aile. «Il était dangereux de rester à Vanves à cause des bombardements  jusque dans notre quartier » expliquent Sœur Marie Madeleine Prieure actuelle et Sœur Pascal en lisant Les Annales dans lesquelles les sœurs de l’époque, ont retranscris tout ce qui se passait et se disait.   

    De retour à Vanves le 12 Août 1940, elles ont été tout de suite confronté au ravitaillement de la communauté : Elles ont commencée à aller se ravitailler à bicyclette aux halles puis avec une camionnette, plus loin en grande couronne et aux franges de l’Ile de France, dans des fermes où elles étaient plutôt bien accueillies pour ramener des œufs, des lapins, des salades, des pommes de terre… faisant face à des paysans lassés de la guerre, se plaignant de ne rien avoir, puis leur donnant finalement quelques légumes…Elles avaient installé dans leur jardin, un petit potager et une petite ferme avec des lapins, et même un cochon qui a failli s’échapper

    Durant toute cette période, elles n’ont cessé d’accueillir : Les élèves et leurs professeurs de l’école libre Jeanne d’Arc dont les locaux avaient été détruit par un bombardement, au rez-de-chaussée de l’hôtellerie et la bibliothéque. Puis des ouvriéres avec lesquelles elles ont confectionnées des vêtements pour la ligue féminine de l’action catholique entre Octobre 1940 et Octobre 1941 et d'autres oeuvres. Mais surtout, elles ont cachée des femmes juives et catholiques, dont seules étaient au courant de leur véritable identité la mère prieure et la sœur chargé de l’hôtellerie : La maréchale de Lattre de Tassigny et son neveu sous le nom d’emprunt de Lallande, car elle risquait la déportation, lorsque son mari avait été condamné à mort par le gouvernement de Vichy lorsqu’il avait rejoint le Général de Gaulle. Sœur Raphaelle, membre de la communauté, l’ignorait alors qu’elle avait travaillé avec la secrétaire de De Lattre. Jusqu’à son décés, La Maréchale  venait souvent prier au Prieuré.  Une autre femme, épouse d’un ministre gaulliste, Mme Maurice Bokanowski, a vécu dans le couvent sous le nom de Mme Bouchar.

    Denise Aimée Azam qui a été caché autour de Noël 1942, l’a raconté dans deux livres « Relais des errants » et «l ’extraordinaire ambassadeur » : Un grand professeur  de l’hôpital Saint Anne avait montré à une sœur comment simuler la folie mystique. Celle-ci a entraînée à cette simulation, cette israélite convertie au catholicisme qui avait été interné à Drancy quelques temps auparavant. Ce qui fut fort utile lors d’une visite des allemands, et l’a sauvé car elle a pu être hospitalisé par ce professeur jusqu’à la libération dans cet hôpital. Elles ont même caché dans des conditions rocambolesques digne de la scéne dans «La Grande Vadrouille» où David Niven parachuté atterit sur la nacelle de Bourvil qui fait tomber son pot de peinture sur un commandant allemand passant ses troupes en revue. Là, le parachutiste anglais était tombé dans leur jardin (sur la photo), à la stupéfaction des sœurs. On imagine leur surprise. Ni une, ni deux, elles l’ont caché dans un petit cagibi derrière l’orgue de la chapelle. Il a pu s’y introduire grâce à une trappe et une échelle  avant que les allemands qui l’avaient vu tomber du lycée Michelet, ne rappliquent pour fouiller le monastère de fond en comble à sa recherche. Heureusement, ils n’ont pas vu la trappe. Et ce militaire s’est échappé par les toits sans que les sœurs ne sachent ce qu’il lui est arrivé par la suite.

    Espérons que le parcours proposé le Samedi 21 Septembre à 16H dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine par les Archives municipales en collaboration avec l’association des Généalogistes de Vanves intitulé «Résistance et Libération» a prévu une étape au Prieuré Saint Bathilde. Les Sœurs Bénédictines pourraient apporter leur témoignage d’accueil et de résistance durant l’Occupation, lors ce parcours qui évoquera le destin tragique de résistants dont des rues de Vanves portent le nom, et rappellera que le lycée Michelet, occupé par les nazis pendant quatre ans, comptait de nombreux résistants parmi ses anciens élèves.      

  • LES BENEDICTINES DE VANVES A LA LIBERATION COMPTAIENT SUR LA PROVIDENCE

    A l’occasion de la cérémonie qui se déroulera à 18H  aujourd’hui, devant le monument aux morts pour célébrer le 80éme anniversaire de la libération de Vanves, le blog complète le récit des ces journées autour du 25 Août 1944 – publié sur le blog, le week-end dernier - par un témoignage des sœurs bénédictines qui ont tout raconté dans des Annales qu’elles tiennent, quotidiennement, encore aujourd’hui, sur ce qui se passe et se dit, à tour de rôle, comme l’expliquaient Sœurs Marie Madeleine, prieure, et Pascal. A L’époque une cinquantaine de sœurs dont Bénédictine Waddington Delmas et soeur Marie Scholastique Richard fondatrices de cette congrégation,  vivaient dans ce prieuré Saint Bathilde plus grand qu’aujourd’hui puisque l’hôtellerie avec les cuisines et le réfectoire occupaient les bâtiments actuels des Xaviéres le long de la rue d’Issy

    Malgré les événements, l’église était pleine pour la messe du 15 Août 1944. Mais il n’y avait plus de métro, de poste et de police, l’électricité étant coupée, les sœurs priant à la lumière de petites chandelles. 4 sœurs étaient allées priées à Note Dame où étaient organisées des veillées de prière. Les sœurs chargées du ravitaillement de la communauté, avaient pu ramener, dans leur camionnette, un cochon entier qui avait été tué dans une ferme de la grande couronne parisienne, leur cuisine s’étant chargé de faire de la charcuterie et du boudin  «Le seigneur nous comble d’une façon admirable » lit on dans les Annales. Comme tous les vanvéens, elles ont attendus l’arrivée des américains, assistant au départ des allemands du lycée Michelet le 19 août, des drapeaux commençant à être arboré aux balcons, et entendant des tirs la nuit. « Il ne fait pas bon sortir » notaient elles, en constatant que « les gens sont de plus en plus agités »… « des jeunes filles venues travailler, ont dû restées » le 20 Août, car le maire avait instauré le couvre feu et qu’il était dangereux de sortir à cause de fusillades entre résistants et allemands dans les rues de Vanves. Les sœurs sont obligées s’abriter dans les caves, puis dans la crypte du monstére à certains moments de la journée et de la nuit. Le 24 Août, des jeunes (résistants) leur ont demandé de sonner les cloches, et tous les sœurs se sont relayés, puis ont chanté le magnificat dans la chapelle alors qu’elles entendaient des explosions, des bombardements qui ont perturbés les journées et les nuits  du 25 et 26 août, se réfugiant souvent dans la crypte au son du gong.

    Au lendemain de la libération, les sœurs ont vécu comme tous les vanvéens, les pannes d’électricité, un ravitaillement difficile, l’absence de métro qui ne circulait pas encore... jusqu’à la mi-septembre. Elles ont participé au Te Deum chanté dans l’église Saint Remy le 3 Septembre, accueillis deux nouveaux postulantes le jour de la  nativité, puis 2 bénédictines de Lisieux dont le monastère avait été détruit : « vous avez tout perdue. Prenez ici ce dont vous avez besoin » leur avait dit la mére prieure Mairie Monique avec Sœur Bénédictine première générale en les emmenant dans la sacristie. Ainsi pendant ces 4 ans de guerre et d’occupation, les sœurs bénédictines n’ont cessé d’accueillir et de cacher des juifs et des résistants. « Et on le savait dans les milieux gaullistes ». Mais ceci est une autre histoire sur laquelle le blog reviendra demain

    A SUIVRE…

  • LES BENEDICTINES DE VANVES PERDENT L’UNE DES LEURS « BIEN CONNUE ET AIMEE » : LA MERE LAZARD

    Une messe d’action de grâce, en ce premier dimanche d’Avant, sera célébrée chez les Bénédictines à 10H pour la Mère Lazare, bien connue et aimée  de la communauté de Vanves qui est entrée dans la lumière de Dieu lundi dernier. A 75 ans, en 2003, elle avait été élue prieure de Vanves, et vait poursuivit son service jusqu’en 2010, assurant une continuité pendant que la congrégation cherchait comment y poursuivre sa présence, en passant le flambeau à Sœur Marie Madeleine Caseau.

    «Ainsi dans la lumière de la fête du Christ-Roi, Sœur Lazare Hélène de Rodorel de Seilhac,  Chevalier de la Légion d’Honneur est entrée dans la Vie le 27 novembre 2023 » a annoncé au début de cette semaine la prieure Marie Madeleine Caseau à sa communauté de Vanves où cette corrézienne, née un 10 Août 1928 à Paris, après une licence en lettres classiques, était entrée en Février 1953, voilà 70 ans. Elle y avait fait profession en février 1956, puis profession perpétuelle le 24 juin 1961. Elle a enseigné le latin, fut zélatrice au noviciat, écrit une thèse en latin chrétien, qu’elle a soutenu en 1967 : « l’utilisation par saint Césaire d’Arles de la Règle de saint Augustin », éditée en 1973. Elle a animée ensuite de nombreuses sessions de patrologie et sur la Règle de saint Benoît pour les monastères de France et de l’Afrique francophone. Elle a organisée à Jouarre des sessions de patristique pour former des professeurs dans les monastères féminins. Elle a participé également aux traductions en français fondamental des textes monastiques et patristiques en collaboration avec Sœur Lydie Rivière, Xavière. C’est encore pour les monastères féminins de France qu’elle a animé de nombreuses sessions de réflexion sur le travail et l’équilibre de vie monastique.

    Entre temps, elle est  devenue prieure déléguée du monastère de Vanves, pendant qu’une partie de la communauté, la prieure et le noviciat s’établissaient à St-Thierry, avec un chapitre commun aux deux communautés. En 1974, une fois prévue la location des locaux libérés par la communauté de Vanves, elle est arrivée à St-Thierry. Outre la liturgie et la sacristie, les cours aux sœurs en formation, elle a reçu la charge de l’atelier d’imprimerie, « où elle a toujours eu à cœur de faire collaborer les sœurs. Elle avait l’art de trouver du travail pour toutes les stagiaires du monastère» témoigne sœur Marie Madeleine. Elle a continué son travail de recherche, et participé au Conseil de l’AIM (Association Inter-Monastére), à la fondation du STIM. Pendant 25 ans, elle a donne les cours de patrologie au Grand Séminaire de Reims.

    En 2003, à 75 ans, elle est élue prieure de Vanves, et poursuit son service jusqu’en 2010, assurant une continuité pendant que la congrégation cherche comment y poursuivre sa présence. Après le chapitre général de 2010, plusieurs sœurs des communautés arrivent, et elle peut alors revenir à St-Thierry, transmettant le témoin de prieure à Mère Marie-Madeleine. Cette dernière période est marquée par une écriture difficile mais persévérante de l’histoire de la congrégation, dont elle leur a fait  partagé les fruits lors de l’année du centenaire.

    « Elle n’a pas fini son ouvrage, mais en est restée préoccupée jusqu’au bout. Au-delà de tous ses engagements et de ses recherches, il nous reste le témoignage d’une sœur toujours là pour les services en communauté. Elle a su dialoguer avec jeunes et anciens, en famille et avec les amis. Elle a pendant de nombreuses années accompagné avec cœur les oblats de la communauté. Toujours prévenante pour les sœurs ou les amis en difficulté, elle témoignait par sa manière d’être ce qu’elle enseignait.  Elle croyait en la vie monastique, et savait faire confiance aux plus jeunes. Nous rendons grâce au Seigneur de nous l’avoir donnée, et nous la confions à votre prière » invite Sœur Madeleine en ajoutant : « Elle écrivait à propos de ce faire-part : « Merci de ne pas écrire que je suis « retournée à Dieu » : c’est réservé au Fils, et Origène a eu des ennuis posthumes pour avoir cru en la préexistence… »